Les îles Galapagos (Equateur) sont en péril. Hélas, nous avons déjà si souvent entendu cela que nous n’y prêtons plus réellement attention. Sauf que la situation s’est tellement dégradée ces dernières années que le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO a inscrit les îles sur la liste du patrimoine mondial en péril.
Les îles Galapagos : les chiffres
Tout le monde a déjà entendu parler des îles Galapagos, réputées pour leur beauté et leur faune et flore exceptionnelles. Ces 19 îles volcaniques, situées à environ 1000 km à l’ouest du continent sud-américain, dans l’Océan Pacifique, abritent des espèces uniques au monde comme les tortues géantes ou les fous à pattes bleues mais aussi d’autres espèces surprenantes telles les iguanes marins, les crabes aux pattes rouges et bleues, les otaries, les cormorans et autres faucons des Galapagos. En définitive, plus d’une centaine d’espèces qui attirent toujours plus de touristes sur l’archipel. Chaque année ce sont en moyenne 100 000 personnes qui viennent fouler le sol des îles pour découvrir leurs merveilles. Et ce tourisme massif, du à cette publicité vantant les beautés des îles, n’a pour conséquence que la destruction des îles et la menace de disparition d’espèces protégées. Même financièrement, le tourisme n’est pas avantageux car comme le souligne l’UNESCO, seuls 60 des 418 millions de dollars générés par le tourisme aux Galapagos entrent dans les circuits économiques locaux.
Par ailleurs, outre le tourisme, les Galapagos sont soumises à des immigrations illégales: 25 000 personnes habitent l’archipel en permanence et parmi elles, 1800 sont des résidents temporaires et 3 000 à 5 000 sont des résidents illégaux.
Mais ce n’est pas tout: des espèces invasives menacent les espèces protégées des îles et 300 000 requins sont pêchés illégalement dans les eaux territoriales des Galapagos.
Autant de menaces qui pèsent lourdement sur cet écosystème fragile.
Protéger le patrimoine naturel et culturel des Galapagos
Avec cette inscription sur la liste du patrimoine mondial en péril, l’UNESCO espérait faire réagir le gouvernement d’Equateur et il a été accordé aux îles une assistance dans le cadre du Fonds du patrimoine mondial. Visiblement les prières de l’UNESCO ont été entendues car l’Equateur a immédiatement réagi.
Des mesures de protection du patrimoine naturel et culturel des Galápagos ont été mises en place. Tous les secteurs touristiques sont concernés, de la simple visite en passant par les diverses activités nautiques (plongées, kayak…) et la pêche
A l’origine si riches et totalement désertes, les îles sont aujourd’hui peu à peu détruites par la présence humaine. Même dans le cadre de la préservation de l’environnement et dans un souci de lutte contre le réchauffement climatique, les îles Galápagos sont paradoxalement menacées encore un peu plus. En effet, une société américaine projette de déverser de la poussière de fer en grande quantité à proximité des îles Galápagos. Selon cette société, cette poussière favorisera l’expansion du plancton, lequel est censé absorber d’énormes quantités de CO². Jusque-là, dirons-nous, pas de problème. Sauf que ce plancton en quantité importante ne manquera pas d’être brassé par les courants et qu’il atteindra sans nul doute les côtes des îles Galápagos. Or, les scientifiques ignorent totalement quelles pourront être les conséquences d’une telle abondance de plancton. Les associations de protection des îles Galápagos s’insurgent et s’interrogent sur l’intérêt de pratiquer une telle expérience près des îles, qui sont reconnues pour être fragiles.
Selon certains chercheurs, cette fertilisation pourrait même conduire à un déséquilibre du système climatique de la planète.
Pourquoi ne pas chercher simplement à réduire notre consommation d’énergie pour diminuer les émissions de CO2 plutôt que de chercher à tout prix à le séquestrer alors même que nous ne savons pas réellement quelles seront les conséquences de cette technique?